La vie en ligne : est-elle saine?

Comme nous consacrons de plus en plus d’heures aux activités sur ordinateur, il est temps de faire une pause et de revoir les avantages et les désavantages de notre vie en ligne.

Le réseautage social : visages, espaces et liens

Visualisons notre vie comme une maison, un endroit où nous nous retirons après l’école ou le travail. Un site de réseautage social serait une fenêtre que nous pouvons entrebâiller ou ouvrir tout grand. Si nous le voulons, nous pouvons aussi nous pencher dehors pour être visibles et crier, murmurer ou envoyer des messages.

Parfois, beaucoup de personnes nous entendent, comme lorsque nous affichons les dernières nouvelles à l’intention de nos amis sur Facebook ou Twitter. Parfois, le partage d’information se fait par le biais d’images, comme sur Instagram ou Flickr, des sites de partage de vidéos ou de photos personnelles, ou sur Tumblr, un espace pour afficher tout ce que vous admirez ou les mots qui vous inspirent – photos, chansons, vidéos, citations. Le message peut être léger, ou sérieux et ciblé comme sur les sites de réseautage professionnel du genre LinkedIn.

Les scientifiques sociaux appellent sensibilisation numérique ambiante ce sentiment de connectivité au monde extérieur que nous procurent les sites de réseautage social. Cette forme de sensibilisation ou d’intimité est semblable à un contact physique réel. Un ami fait part de ses symptômes du rhume dans une mise à jour. Un camarade de l’école secondaire affiche les photos de son chien. Nous diffusons les résultats d’un questionnaire de personnalité que nous avons rempli. On dirait des amis qui se regardent par-dessus l’épaule ou qui prennent un café ensemble.

Des millions de personnes ont ainsi pris part aux activités sociales en ligne, motivées principalement par les sentiments d’intimité et de connectivité. Mais au fond de nous-mêmes, nous avons tous des raisons différentes pour transmettre une part de nous-mêmes à ce vaste espace social.

Nous pouvons combler des écarts : Les sites de réseautage peuvent nous aider à maintenir et à cultiver les liens « faibles » dans notre vie. Songez à des collègues, des amis d’amis, des camarades perdus de vue après l’école secondaire ou des cousins vivant dans un autre pays. En entretenant un lien avec ces personnes en ligne, nous sommes en mesure de nous tenir au courant de leur vie d’une manière qui n’aurait pas été possible avant. Cet accès que nous accordons les uns aux autres ouvre la porte à des interactions ultérieures. Vous pourriez découvrir, par exemple, qu’une collègue à qui vous n’avez jamais parlé adore le tricot autant que vous – ou se passionne pour le jazz, ou écoute la même émission à la télévision que vous. Maintenant que vous le savez, vous seriez plus porté à amorcer une conversation, ce qui serait un grand avantage pour les personnes timides.

Nous pouvons renforcer des liens : Les recherches nous apprennent que la plupart des gens utilisent les sites de réseautage pour maintenir leurs relations hors ligne au lieu d’établir de nouvelles relations en ligne. Pour la plupart d’entre nous, malgré les nombreux amis ou suiveurs que nous avons, nous ne communiquons régulièrement qu’avec un noyau d’amis et de parents. Compte tenu du format de beaucoup de sites, il est simplement plus difficile de former de nouveaux liens profonds. Twitter, par exemple, limite vos messages à 280 caractères!

Nous pouvons demander de l’aide : Notre filet arrive à capter beaucoup de personnes. Plus notre réseau est étendu et plus grand sera le nombre de personnes que nous pouvons atteindre si nous avons besoin de réponses, de soutien ou de conseils. Dans votre réseau, il se peut que quelqu’un vous aide à trouver un emploi lucratif ou une relation romantique. Votre réseau pourrait vous mettre sur la piste d’une bonne affaire ou d’un restaurant original dont vous n’auriez jamais entendu parler. Des étudiants affichent leurs sujets de recherche, des journalistes cherchent de l’information pour compléter leurs articles ou des contacts d’entrevue. Avoir un réseau à portée de la main aide parfois à atténuer le sentiment de solitude.

Nous pouvons créer des groupes d’intérêt spéciaux : Disons que vous vous passionnez pour une question touchant votre collectivité, un acteur, un artiste, un événement historique – qu’importe! Des amis ou des collègues peuvent se regrouper pour relever le défi de perte de poids ou d’abandon du tabac. On peut constituer une communauté en ligne pour soutenir une cause commune, un intérêt partagé ou un objectif collectif.

Nous pouvons cultiver notre créativité : Les peintres et les photographes peuvent numériser et afficher leurs œuvres. Des musiciens amateurs peuvent télécharger et partager leurs nouvelles chansons. De nombreux sites offrent la possibilité d’archiver et de partager des images, des citations, des vidéos et des chansons qui vous inspirent. Les visiteurs peuvent visualiser les travaux créatifs et faire des commentaires. Ces sites servent ainsi de babillards, de galeries, de chargeurs de disques et d’albums virtuels.

Nous pouvons explorer : Ne sommes-nous pas suffisamment occupés maintenant? Pourquoi ajouter d’autres choses que nous devons tenir à jour, consulter et gérer? En fait, lorsque nous publions nos créations numériques sur la plupart de ces réseaux sociaux, les gens sont libres de les consulter – ou pas. À la différence d’un courriel, qui doit être lu et auquel nous devons répondre, nos messages et nos photos sont simplement affichés sur ces réseaux; nos amis, suiveurs ou relations peuvent choisir d’y accéder et décider s’ils veulent y réagir ou non. Si vous suivez 100 personnes sur Twitter, vous n’irez probablement pas prendre connaissance de chaque mise à jour ni suivre chaque lien proposé. Nous passons en revue, prenons connaissance et filtrons. C’est ainsi prévu et entendu.

Je blogue, donc je suis

Maintenant, la plupart d’entre nous savent ce qu’est un blogue : un journal en ligne. En fait, c’est une chronique en ligne de tout et de n’importe quoi, le contenu du blogue relève totalement de la volonté de son créateur. Les blogues poussaient comme des mauvaises herbes au début des années 2000, lorsque les logiciels de blogage sont devenus accessibles et conviviaux. Beaucoup d’entreprises lançaient leur blogue, et des millions de personnes se sont mis à créer leurs sites personnels. Ces sites servent d’outil de relation publique pour un acteur en difficulté, de centre d’information pour une église ou d’exutoire pour des odes anonymes d’un poète. 

Le simple acte de divulguer – faire part de nos pensées, de nos idées et de nos sentiments à d’autres – peut nous soulager. C’est probablement pourquoi nombre de gens paient des psychothérapeutes. C’est la raison pour laquelle bien des gens écrivent un journal, des lettres d’amour et des livres. Et c’est aussi ce qui explique que les gens tiennent un blogue.

Le fait d’écrire sur un sujet émotionnel a été associé à une réduction du stress et à une amélioration des résultats scolaires. La santé physique en bénéficie aussi : certaines recherches ont permis d’observer qu’après une période d’écriture régulière, les gens peuvent prendre moins de congés de maladie au travail, nécessiter moins de rendez-vous auprès du médecin ou voir leur fonction immunitaire se renforcer.

La tenue d’un journal est parfois encouragée quand quelqu’un doit composer avec un diagnostic ou un traitement médical difficile. L’écriture offre aux patients un moyen d’expression de soi et la possibilité de se vider le cœur du trop-plein d’émotions et de sensations, ce qui caractérise souvent le fait de vivre avec une maladie ou un problème de santé. Il suffit d’afficher ces journaux en ligne dans un format de blogue pour que l’écriture prenne une nouvelle dimension, un nouveau pouvoir : elle est maintenant accessible aux autres qui se trouvent dans des situations semblables et qui peuvent y réfléchir, réagir et répondre. Voilà l’occasion de bâtir une nouvelle communauté basée sur l’ouverture après une expérience partagée.

L’élément social permet donc de distinguer le blogage de l’écriture pour soi. Le blogage allie l’expérience cathartique de l’écriture et le « capital social » – amitiés, relations communautaires – que vous pouvez acquérir en établissant des liens en ligne avec d’autres. Et avec le gain du capital social, vous pourriez accroître votre sentiment de bien-être en général.

Vous songez à vous lancer dans la blogosphère? Voyez d’abord les pour et les contre.

Pour :

  • Le blogage donne un sentiment d’appartenance : Les personnes qui bloguent et livrent leurs pensées et leurs émotions à un auditoire ressentent un sentiment d’appartenance accru. Dans un monde où l’on peut se sentir de plus en plus isolé, les blogues peuvent réunir des personnes ayant les mêmes intérêts ou valeurs pour former un nouveau type de communauté, ouvrant la porte à l’amitié et au soutien social.
     
  • Le blogage fait naître des amitiés : À mesure qu’une personne blogue, répond aux commentaires et acquiert un lectorat, son réseau social s’étend et se renforce. Elle peut consolider ses relations avec des amis existants ou créer de nouvelles connaissances qui deviendraient un jour des amis. Les amitiés bâties en ligne peuvent devenir aussi réelles que des relations hors ligne, tout aussi fondées sur l’engagement et le soutien.
     
  • Le blogage est inclusif : La plateforme en ligne n’est pas réservée uniquement aux extravertis et à ceux qui recherchent de l’attention. Vous pouvez choisir de vous ouvrir aux autres et d’être présent sur votre blogue ou de maintenir l’anonymat. C’est un milieu sans risque où les contraintes sociales habituelles – maladresse, insécurité, timidité et hésitation à aborder les sujets délicats – n’interviennent pas.

Contre :

  • Le blogage comporte un risque d’accoutumance : Une fois que vous avez eu la piqûre du blogage, vous n’arriverez peut-être plus à vous en passer. Sans aucun doute, c’est amusant de recueillir des commentaires, de rencontrer d’autres personnes et de voir le nombre de visiteurs augmenter sur votre blogue. Mais dans un cycle de nouvelles de 24 heures sur Internet, les blogueurs peuvent devenir compulsifs quant à la fréquence d’affichage ou à l’idée d’obtenir une exclusivité sur des camarades blogueurs. Les excès de blogage peuvent occasionner des nuits blanches et du stress, et vous priver de temps précieux pour vos relations hors ligne.
     
  • Le blogage vous expose aux critiques : Il s’agit d’un risque que nous courons chaque fois que nous nous livrons aux autres. Sur Internet, cette vulnérabilité prend la forme de la fonction « commentaire ». Révélez vos émotions ou publiez vos opinions sur votre blogue et vous vous exposez aux commentaires vous attaquant, vous examinant ou réfutant vos écrits. La bonne nouvelle est qu’en général, les gens recherchent des blogues en fonction d’un intérêt commun et les parcourent de leur propre gré; la plupart des commentaires et des interactions sont donc positifs.

Collé à l’écran?

Malgré le potentiel du réseautage social à soutenir notre santé mentale, émotive et même physique, il y a des mises en garde à considérer.

Les jeunes enfants se trouvent particulièrement à risque, car ils sont exposés aux écrans à un âge de plus en plus jeune. Certains font leur entrée en ligne dès leur première année de vie, alors que les parents publient leurs photos de bébé, les anecdotes personnelles et les comptes rendus en ligne. Dire que nous craignions de voir nos parents sortir nos photos de bébé ou les vidéos de famille. Les enfants de nos jours peuvent voir quelqu’un googler leur nom et trouver sur YouTube des vidéos les montrant courir en couches!

En matière de temps d’écran, la Société canadienne de pédiatrie recommande :

  • d’éviter que les enfants de moins de 2 ans passent du temps devant des écrans.
  • que les enfants âgés de 2 à 5 ans ne passent pas plus de 1 heure par jour devant des écrans.
  • que les enfants de plus de 5 ans ne passent pas plus de 2 heures par jour devant des écrans.

Comparons cela aux chiffres publiés par Statistique Canada : environ 76 % des enfants âgés de 5 à 11 ans passent plus de 2 heures par jour devant des écrans.

Ce n’est pas nouveau d’apprendre qu’un enfant arrive à la maison après l’école et, durant le reste de l’après-midi et toute la soirée, passe d’un écran à l’autre jusqu’à l’heure du coucher : texto, réseaux sociaux, jeux sur ordinateur, émission à la télé, clavardage en ligne et dodo. Qui sait? Il peut s’endormir et rêver qu’il parvient à un niveau supérieur dans son jeu vidéo favori. Outre un sommeil sans repos, quels sont les dangers d’une vie collée à l’écran? Voici quelques risques que présente la vie en ligne tant pour les enfants que pour les adultes :

Douleur : L’ergonomie est la science des milieux de travail sains. Lorsque nous travaillons à un poste informatique qui ne répond pas aux normes ergonomiques, il peut en résulter des douleurs au cou et au dos ainsi que des problèmes au niveau de la main et du poignet.

Prévention :

  • En général, on devrait placer le moniteur plus bas que le niveau des yeux, à une distance équivalente à la longueur du bras. Les poignets doivent être parallèles au clavier, les coudes repliés à environ 90 degrés. Les pieds doivent reposer confortablement à plat sur le sol.
  • Considérez les principaux éléments du poste de travail et adaptez-les à la personne qui l’utilise le plus souvent. Vous pouvez acheter des soutiens lombaires pour aider à maintenir le dos droit.
  • S’il s’agit d’un poste de travail d’enfant, il est bon d’investir dans une chaise, une souris et un bureau adaptés à sa taille. Ainsi, le jeune enfant n’aura pas à tendre le cou pour regarder l’écran, qui est placé au niveau des yeux d’un adulte.
  • Pour les enfants, limitez le temps qu’ils peuvent rester assis devant l’ordinateur et encouragez-les à prendre des pauses.
  • Donnez l’exemple aussi, et organisez-vous pour avoir un système de rappel afin de vous lever de temps en temps pour vous étirer ou bouger.

Fatigue oculaire : Nos yeux ne sont pas faits pour fixer des écrans scintillants tout au long de la journée. Et pourtant, nombre d’entre nous passent leurs heures éveillées à ne faire que cela. Bien qu’il soit vrai que les écrans numériques émettent une lumière bleue, de nombreux problèmes oculaires causés par une exposition excessive aux écrans ne sont pas dus à la lumière bleue, mais plutôt à ce que l’on appelle « le syndrome de la vision par ordinateur ». Ce syndrome peut représenter un effort réel pour nos yeux. La fatigue oculaire survient simplement lorsque vos yeux s’épuisent après un usage excessif. Vos yeux peuvent être douloureux, sembler somnolents et devenir secs, larmoyants et irrités. Une vision floue s’ensuivrait, accompagnée de maux de tête et de troubles de focalisation.

Prévention :

  • Faites des pauses pour laisser vos yeux se reposer loin de l’écran. Réglez un chronomètre qui sonnera toutes les 30 minutes pour vous rappeler de faire une pause de l’ordinateur. Toutes les 20 minutes, regardez à une distance d’environ 20 pieds pendant au moins 20 secondes.
  • Quand les gens travaillent à l’ordinateur, certains ont tendance à oublier de cligner des yeux! L’assèchement, l’irritation et la fatigue des yeux qui en résultent peuvent être prévenus si vous pensez à consciemment battre des paupières, stimulant la formation de larmes et gardant vos yeux humides.
  • De plus, certains changements de l’éclairage, comme la réduction des reflets et l’ajustement du degré de brillance de votre écran peuvent aider à réduire la fatigue oculaire.
  • Essayez de changer la taille des caractères et la couleur de fond pour trouver les paramètres d’affichage qui conviennent à vos yeux.

Obésité : Selon une enquête de grande échelle menée par Statistique Canada, 25 % des gens qui passaient leur temps de loisir à regarder la télévision, soit 21 heures ou plus de temps d’écran, étaient aussi considérés comme obèses. Les hommes et les femmes qui consacraient plus de 11 heures par semaine à des activités en ligne étaient davantage susceptibles à l’embonpoint comparativement aux personnes qui y consacraient au plus 5 heures par semaine. Parmi les enfants, l’usage de l’ordinateur a été associé à des taux de graisse corporelle plus élevés, et l’abus de la télévision a contribué à une obésité infantile accrue. Ainsi, comme nos heures devant l’écran augmentent, il en est de même de notre tour de taille et des risques qui y sont associés, tels que le diabète et la haute pression artérielle.

Prévention :

  • Commencez à tenir un registre de temps d’écran, pour vous-même et les membres de votre famille. Vous pouvez utiliser votre téléphone cellulaire pour enregistrer ces données, car la plupart des téléphones intelligents disposent d’une fonction de suivi du temps passé sur l’écran. Inscrivez le temps que vous passez devant un écran pendant une semaine normale – cela pourrait vous choquer de constater le nombre d’heures dévorées! Pour chacune de ces heures, imaginez combien d’autres activités vous pourriez avoir faites, qui auraient été bénéfiques pour votre santé.
  • Faites un plan pour remplacer au moins quelques-unes de ces heures par de l’activité physique.
  • Pensez aussi à vos habitudes d’alimentation en relation aux écrans. Grignotez-vous devant la télé et en surfant sur le Net? On peut ne pas prendre conscience de ce qu’on mange durant le temps d’écran, mais toutes ces calories supplémentaires peuvent s’accumuler sournoisement. Faites en sorte de prendre vos repas et vos collations loin des écrans.

Santé mentale : Ce n’est probablement pas la première fois que vous entendez dire que les médias sociaux peuvent nuire à votre santé mentale. Vous en avez peut-être même assez d’entendre cela, mais c’est parce que de nombreuses études montrent un lien entre l’utilisation des médias sociaux et de nombreuses maladies mentales, notamment l’anxiété, la dépression et les troubles alimentaires. Comme il est maintenant presque impossible d’éviter les médias sociaux dans notre vie quotidienne, nous devons repenser la façon de les utiliser sans en être victimes.  

Prévention :

  • Limitez le temps que vous passez à parcourir les médias sociaux chaque jour. Il est facile de perdre la notion du temps lorsque vous faites défiler les pages sur Instagram. Cependant, une étude a montré que les personnes qui limitent leur temps passé sur les médias sociaux à moins de 30 minutes par jour déclarent être de meilleure humeur. 
  • Suivez les personnes et les pages qui vous motivent ou vous rendent joyeux. Si vous remarquez que certains types de publications vous rendent anxieux ou déprimés, vous n’êtes pas seul. Ne suivez pas ou mettez en sourdine les contenus qui vous dérangent et suivez plutôt les contenus qui vous rendent heureux.
  • Envisagez de suivre une cure de désintoxication des médias sociaux. Comme pour toute autre cure de désintoxication, vous pouvez choisir une période et vous tenir à l’écart des médias sociaux durant celle-ci. Il est plus facile d’arrêter quelque chose lorsque vous connaissez déjà les avantages de la désintoxication. Si vous bénéficiez d’une cure de désintoxication des médias sociaux, vous vous sentirez peut-être plus à l’aise de réduire le temps que vous passez sur les médias sociaux en général.

Tous les contenus sont la propriété de MediResource Inc. 1996 – 2022. Conditions d’utilisation. Les contenus présents ne sont destinés qu’à des fins d’information. Demandez toujours l’avis de votre médecin ou d’un autre professionnel de la santé qualifié sur des questions relatives à une affection médicale. Source : santecheznous.com/healthfeature/gethealthfeature/La-vie-en-ligne-est-elle-saine

Je mange, donc je suis! (2 de 2)

Une saine alimentation fait du bien au corps… mais aussi au cerveau et à la santé mentale

Dre Anne-Isabelle Dionne
ELNA, Saint-Mathieu-de-Beloeil

Regard sur quelques phénomènes qui entrent en jeu dans la relation entre notre nutrition et notre humeur.

Nous avons vu dans un texte précédent les liens clairs entre l’alimentation et l’état mental ainsi que l’humeur. Divers facteurs sont en cause dans cette corrélation. Pensons par exemple au microbiote intestinal. Considéré comme un « organe » en soi, il comporte près de 100 trillions de bactéries, soit plus que le nombre de cellules qui nous constituent1. Elles nous habitent de façon symbiotique en participant à plusieurs processus essentiels à la survie de l’humain : synthèse de vitamines et de neurotransmetteurs, régulation de l’immunité systémique et de l’inflammation, protection de la barrière épithéliale digestive servant à l’absorption des nutriments, etc.2.

Les perturbations du microbiote, particulièrement la perte de diversité, sont associées à de nombreuses maladies chroniques cardiométaboliques et inflammatoires3. Ces bactéries qui nous colonisent réagissent et assurent leur croissance selon ce qui leur est donné à « manger » (soit de la façon dont on s’alimente au quotidien). Et elles interagissent de façon bidirectionnelle avec les 500 millions de neurones individuelles qui tapissent le système digestif4.

Les fibres et plusieurs polyphénols (retrouvées dans les noix, graines, grains entiers non transformés, légumineuses, fruits et légumes) sont les nutriments de choix permettant une bonne sélection, une diversité et une croissance des bactéries les plus saines5. À l’inverse, une consommation excessive de certains médicaments (antibiotiques, antiacides, anti-inflammatoires, etc.), un état de stress chronique ainsi qu’une alimentation pauvre en fibres et riche en aliments transformés, sucres de tout genre, édulcorants et pesticides peut grandement affecter la qualité du microbiote6,7.

Quand celui-ci est perturbé par les stresseurs cités précédemment, il peut se produire une perte d’intégrité de la barrière épithéliale tapissant la lumière du tube digestif. Cela engendrera un bris entre les protéines liant les cellules les unes aux autres et assurant une bonne perméabilité entre le contenu intestinal et la circulation systémique.

On appelle le « syndrome d’intestin perméable » le phénomène où les molécules alimentaires, métabolites bactériens et(ou) bactéries elles-mêmes s’immiscent dans la circulation systémique sans avoir été filtrés adéquatement et dont la présence déclenche l’activation du système immunitaire et un état d’inflammation constant.

Ce syndrome est associé à plusieurs pathologies systémiques comme les maladies inflammatoires intestinales, le diabète, l’asthme ainsi que les désordres psychiatriques comme l’anxiété, la dépression et l’autisme8,9,10,11,12. Les molécules inflammatoires engendrées par la présence de ces molécules exogènes en circulation et neutralisées par le système immunitaire affectent le corps en entier : inhabilité à bien réguler la glycémie, douleurs chroniques, fatigue, humeur négative ou anxieuse, ballonnements digestifs, etc.

Un assainissement de l’alimentation, le retrait des comportements ou substances nuisant à l’équilibre du microbiote ainsi que l’utilisation de probiotiques peuvent s’avérer très pertinents pour retrouver une diversité et une fonction optimale du microbiote avec son effet attendu sur la régulation de l’immunité et de l’inflammation systémique. L’impact est aussi positif sur le métabolisme de neurotransmetteurs et plusieurs vitamines et molécules biochimiques essentielles à la fonction des systèmes du corps13.

Inflammation, stress oxydatif et besoins en antioxydants
L’inflammation constitue un phénomène normal et essentiel à la survie qui permet la guérison d’une structure lésée à la suite d’un dommage de tout genre aux structures du corps. Elle est importante en situation aiguë et occasionnelle lorsque le dommage est causé accidentellement.

Toutefois, elle devient un problème lorsqu’elle est présente de façon chronique à cause de dommages réguliers et persistants. Par exemple, l’exposition quotidienne à des toxines (comme la cigarette ou les moisissures dans l’environnement), le stress et le manque de sommeil chronique (impliquant des perturbations hormonales pro-inflammatoires persistantes) et une alimentation remplie de sucre et d’aliments transformés contribuent à causer l’inflammation chronique. L’inflammation chronique de bas grade est associée à la dépression, la schizophrénie et la maladie bipolaire14,15,16.

Le stress oxydatif est le fruit de l’inflammation chronique. Il en résulte la fabrication de radicaux libres qui s’attaquent aux structures saines du corps (incluant les neurones!) et causent la perte de fonction des organes et le vieillissement accéléré. L’une des façons de le contrer est d’administrer au corps une quantité significative « d’antioxydants ». En réalité, il s’agit des phytonutriments, vitamines et minéraux divers qui se retrouvent dans une alimentation saine, riche en végétaux, non transformée et diversifiée. L’on a effectivement remarqué dans certaines études que plusieurs marqueurs antioxydants étaient réduits chez les individus ayant des épisodes dépressifs aigus17,18.

La plasticité cérébrale : essentielle pour la régulation émotionnelle
Une région essentielle du cerveau, l’hippocampe, est impliquée dans les phénomènes d’apprentissage, la création de la mémoire et la régulation émotionnelle. Ses neurones semblent capables de se former et de croître sous l’effet d’une substance appelée BDNF (Brain-derived neurotrophic factor)19,20. Si l’hippocampe n’est pas bien développé et fonctionnel, on peut alors souffrir de troubles de la mémoire, de difficultés à apprendre de nouvelles tâches et d’une mauvaise gestion des émotions, symptômes fréquents dans la dépression et l’anxiété.

Le stress représente un des facteurs les plus puissants pouvant affecter négativement les niveaux de BDNF 21. Cependant, de plus en plus d’évidences pointent vers le fait qu’une diète d’une grande densité nutritionnelle affecte favorablement les niveaux de BDNF pouvant stimuler la neurogenèse. En contrepartie, les diètes riches en sucre et en gras de mauvaise qualité retrouvés dans les aliments transformés ont un effet totalement contraire22,23,24.

Une bonne santé mentale repose donc sur un apport optimal en nutriments essentiels. Ceux-ci permettent d’assurer toutes les réactions biochimiques du corps qui participent à la sélection d’un microbiote diversifié, la synthèse de neurotransmetteurs, la neurogenèse et l’atténuation du stress oxydatif engendré par l’environnement et(ou) les habitudes de vie pouvant causer un dommage cellulaire jusqu’aux neurones du cerveau. Chaque bouchée devrait être la plus nutritive possible :

  • Les aliments consommés devraient s’approcher le plus près de ce qu’on cueille dans un jardin ou retire d’un animal en liberté, dont l’environnement est optimal.
  • Consommez en abondance les végétaux de tout genre. Par exemple, reproduisez les couleurs de l’arc-en-ciel dans vos choix de fruits et légumes pour la semaine. Priorisez les légumes aux fruits afin d’éviter un excès de sucre pouvant être moins bien toléré chez les individus susceptibles métaboliquement.
  • Ajoutez un apport significatif en fibres chaque jour sous forme de noix, graines, légumes et fruits, grains entiers non transformés et légumineuses. 
  • Recherchez un apport en gras de bonne qualité : huile d’olive, noix, poissons gras, etc. tout en portant attention à ne pas surchauffer l’huile alors que ses propriétés favorables pourraient être perdues.
  • Privilégiez un apport en probiotiques par des aliments fermentés (choucroute, kimchi, yogourt nature, kéfir, tempeh, etc.)
  • N’ajoutez aucun sucre raffiné ou de sucres concentrés provenant d’aliments entiers.

L’alimentation devrait toujours être optimisée avant de proposer une supplémentation visant un apport suffisant d’un nutriment quelconque. C’est qu’un aliment entier apporte beaucoup plus sur le plan biochimique que ce qu’on peut retrouver dans un comprimé.

Cependant, il est parfois nécessaire de recourir à la supplémentation pour des raisons diverses (intolérances à certains aliments, inhabilité à ingérer l’apport nutritionnel recommandé d’un nutriment particulier, mode de vie qui sollicite un apport plus grand que recommandé d’une certaine substance, laquelle est fournie en trop faible quantité par l’alimentation, etc.).

La personnalisation de l’approche est essentielle afin de cibler les risques de carences et les niveaux d’apport en nutriments. Surtout, elle permet d’évaluer la qualité et la diversité du microbiote qui nous habite tout en cherchant des stratégies pour l’optimiser. Somme toute, la psychothérapie et l’utilisation des antidépresseurs ne constituent pas les seules options dans la prise en main des troubles de l’humeur. L’assainissement de l’alimentation et des habitudes de vie peut s’avérer beaucoup plus efficace pour améliorer la santé mentale!


1 Valdes A M, Walter J, Segal E, Spector T D. Role of the gut microbiota in nutrition and health BMJ 2018; 361 :k2179 doi:10.1136/bmj.k2179

2 Thursby E, Juge N. Introduction to the human gut microbiota. Biochem J. 2017;474(11):1823-1836. Published 2017 May 16. doi:10.1042/BCJ20160510

3 Valdes A M, Walter J, Segal E, Spector T D. Role of the gut microbiota in nutrition and health BMJ 2018; 361 :k2179 doi:10.1136/bmj.k2179

4 Barett KE BS. Ganong’s review of medical physiology: The autonomic nervous system 2010.

August 5, 2021 – Yang Q, Liang Q, Balakrishnan B, Belobrajdic DP, Feng QJ, Zhang W. Role of Dietary Nutrients in the Modulation of Gut Microbiota: A Narrative Review. Nutrients. 2020;12(2):381. Published 2020 Jan 31. doi:10.3390/nu12020381

6 Vich Vila, A., Collij, V., Sanna, S. et al. Impact of commonly used drugs on the composition and metabolic function of the gut microbiota. Nat Commun 11, 362 (2020). https://doi.org/10.1038/s41467-019-14177-z

7 Madison A, Kiecolt-Glaser JK. Stress, depression, diet, and the gut microbiota: human-bacteria interactions at the core of psychoneuroimmunology and nutrition. Curr Opin Behav Sci. 2019;28:105-110. doi:10.1016/j.cobeha.2019.01.011

8 Carabotti M, Scirocco A, Maselli MA, Carola S. The gut-brain axis: interactions between enteric microbiota, central and enteric nervous systems. Ann Gastroent 2015;28:203-9

9 Ait-Belgnaoui A, Durand H, Cartier C, et al. Prevention of gut leakiness by a probiotic treatment leads to attenuated HPA response to an acute psychological stress in rats. Psychoneuroendocrino 2012;37:1885-95

10 Foster JA, McVey Neufeld KA. Gutbrain axis: how the microbiome influences anxiety and depression. Trends Neurosci 2013;36:305-12.

11 Ho JT Chan GC Li JC.. Systemic effects of gut microbiota and its relationship with disease and modulation. BMC Immunol 2015;16

12 Bischoff SC, Barbara G, Buurman W, et al. Intestinal permeability–a new target for disease prevention and therapy. BMC Gastroenterol 2014;14:189.

13 Clapp M, Aurora N, Herrera L, Bhatia M, Wilen E, Wakefield S. Gut microbiota’s effect on mental health: The gut-brain axis. Clin Pract. 2017;7(4):987. Published 2017 Sep 15. doi:10.4081/cp.2017.987

14 Berk, M, Williams, LJ, Jacka, FN et al. (2013) So depression is an inflammatory disease, but where does the inflammation come from? BMC Med 11, 200

15 Fernandes, BS, Steiner, J, Molendijk, ML et al. (2016) C-reactive protein concentrations across the mood spectrum in bipolar disorder: a systematic review and meta-analysis. Lancet Psychiatry 3, 1147–1156

16 Fernandes, BS, Steiner, J, Bernstein, HG et al. (2016) C-reactive protein is increased in schizophrenia but is not altered by antipsychotics: meta-analysis and implications. Mol Psychiatry 21, 554–564.

17 Moylan, S, Berk, M, Dean, OM et al. (2014) Oxidative & nitrosative stress in depression: why so much stress?Neurosci Biobehav Rev 45, 46–62.

18 Liu, T, Zhong, S, Liao, X et al. (2015) A meta-analysis of oxidative stress markers in depression. PLoS ONE 10, e0138904.

19 Fernandes, BS, Berk, M, Turck, CW et al. (2014) Decreased peripheral brain-derived neurotrophic factor levels are a biomarker of disease activity in major psychiatric disorders: a comparative meta-analysis. Mol Psychiatry19, 750–751

20 Fernandes, BS, Molendijk, ML, Kohler, CA et al. (2015) Peripheral brain-derived neurotrophic factor (BDNF) as a biomarker in bipolar disorder: a meta-analysis of 52 studies. BMC Med 13, 289.

21 Miao Z, Wang Y, Sun Z. The Relationships Between Stress, Mental Disorders, and Epigenetic Regulation of BDNF. Int J Mol Sci. 2020;21(4):1375. Published 2020 Feb 18. doi:10.3390/ijms21041375

22 Zainuddin, MS & Thuret, S (2012) Nutrition, adult hippocampal neurogenesis and mental health. Br Med Bull103, 89–114.

23 Guimaraes, LR, Jacka, FN, Gama, CS et al. (2008) Serum levels of brain-derived neurotrophic factor in schizophrenia on a hypocaloric diet. Prog Neuropsychopharmacol Biol Psychiatry 32, 1595–1598.

24 Molteni, R, Barnard, RJ, Ying, Z et al. (2002) A high-fat, refined sugar diet reduces hippocampal brain-derived neurotrophic factor, neuronal plasticity, and learning. Neuroscience 112, 803–814.

L’ensemble du matériel, des articles et des publications figurant sur le site web et les médias sociaux d’ELNA Médical sont présentés à des fins éducatives et informatives uniquement et ne sont pas destinés à remplacer un avis, un diagnostic ou un traitement médical professionnel.

Toutes personnes cherchant des renseignements ou ayant des questions en rapport avec ce contenu devraient s’adresser à leur professionnel de la santé. En cas d’urgence, veuillez appeler le 911.

Les opinions exprimées sont celles de l’auteur.e et ne reflètent pas nécessairement celles de ELNA Médical. Toute mention de noms ou de liens de tiers est faite à des fins de référence et ne constitue pas un parrainage ou une approbation par ELNA Médical.

Je mange, donc je suis! (1 de 2)

L’alimentation influence le fonctionnement du cerveau et la santé mentale

Dre Anne-Isabelle Dionne
ELNA, Saint-Mathieu-de-Beloeil

Les milliers de molécules chimiques que nous apporte l’alimentation régulent des fonctions vitales du corps. Toutefois, elles produisent aussi des neurotransmetteurs liés aux humeurs et aux comportements.

Un Canadien sur sept est affligé de troubles de l’humeur (altération de la pensée, de l’humeur ou du comportement qu’on associe à un certain niveau de détresse)1. Et une personne sur trois ressent de l’anxiété2. La psychothérapie, les outils de croissance personnelle et d’autogestion des émotions ainsi que les antidépresseurs de tout genre font partie des thérapies de première ligne pour traiter de tels maux3.

Étonnamment, les gens atteints d’un trouble mental comme la dépression ou l’anxiété sont aussi plus susceptibles de souffrir d’un problème chronique : maladie cardiovasculaire, diabète, hypertension artérielle, maladie pulmonaire obstructive chronique, etc.4 Sachant que les maladies cardiométaboliques de ce genre sont très souvent causées par de mauvaises habitudes de vie, entre autres alimentaires, y a-t-il un lien physiologique entre les deux? En quoi l’alimentation peut-elle avoir un impact sur le fonctionnement du cerveau et la gestion des humeurs?

Alimentation saine = risque réduit de dépression
Dans chaque bouchée, l’alimentation fournit au corps des milliers de molécules chimiques avec une pertinence biochimique bien claire et sans lesquelles une tonne de réactions enzymatiques ne se produiraient pas correctement. La production des neurotransmetteurs qui régulent les humeurs et comportements dans le cerveau fait partie de ces fonctions vitales qui relèvent de l’interaction dynamique et continue avec plusieurs nutriments essentiels provenant de notre alimentation.

De nombreuses études ont observé l’impact de l’alimentation sur l’état de la santé mentale. Sans surprise, plusieurs ont conclu qu’une alimentation saine est associée à un degré moindre de dépression5,6,7,8,9. Ainsi, une approche alimentaire favorisant la consommation abondante de fruits et légumes, grains entiers non transformés, poissons gras, huile d’olive, noix et graines contribue à une santé psychologique plus équilibrée. À l’inverse, on voit un risque accru de dépression chez les grands mangeurs de viande rouge et(ou) transformées (charcuteries), grains/céréales raffinés (farines, pains, céréales à déjeuner, pâtes, etc.), produits laitiers riches en gras, desserts, bonbons et confiseries.

Étonnamment, ce type d’alimentation est aussi associée à une réduction significative du risque de maladies cardiovasculaires. Comme quoi l’effet biochimique induit par ces habitudes alimentaires a un impact dans les mécanismes inflammatoires pouvant affecter le cerveau autant que la santé des artères10. L’alimentation de la femme enceinte peut également affecter la santé mentale de son futur bébé lors de l’enfance et de l’adolescence. Plus elle est pauvre en nutriments et riche en produits transformés, plus l’enfant à naître est susceptible de développer des problèmes psychiatriques durant sa croissance.11,12,13,14

Dans un second texte, nous observerons de plus près la corrélation entre l’alimentation et la santé mentale, notamment en traitant de phénomènes comme le microbiote, les inflammations, le stress oxydatifs, besoins en antioxydants et la plasticité cérébrale.


1 https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/publications/maladies-et-affections/rapport-systeme-canadien-surveillance-maladies-chroniques-maladies-mentales-canada-2015.html#s0

2 Katzman, M.A., Bleau, P., Blier, P. et al. Canadian clinical practice guidelines for the management of anxiety, posttraumatic stress and obsessive-compulsive disorders. BMC Psychiatry 14, S1 (2014). https://doi.org/10.1186/1471-244X-14-S1-S1

3 Kennedy SH, Lam RW, McIntyre RS, Tourjman SV, Bhat V, Blier P, Hasnain M, Jollant F, Levitt AJ, MacQueen GM, McInerney SJ, McIntosh D, Milev RV, Müller DJ, Parikh SV, Pearson NL, Ravindran AV, Uher R; CANMAT Depression Work Group. Canadian Network for Mood and Anxiety Treatments (CANMAT) 2016 Clinical Guidelines for the Management of Adults with Major Depressive Disorder: Section 3. Pharmacological Treatments. Can J Psychiatry. 2016 Sep;61(9):540-60. doi: 10.1177/0706743716659417. Epub 2016 Aug 2. Erratum in: Can J Psychiatry. 2017 May;62(5):356. PMID: 27486148; PMCID: PMC4994790.

4 https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/publications/maladies-et-affections/rapport-systeme-canadien-surveillance-maladies-chroniques-maladies-mentales-canada-2015.html

August 5, 2021 – Lai, JS, Hiles, S, Bisquera, A et al. (2014) A systematic review and meta-analysis of dietary patterns and depression in community-dwelling adults. Am J Clin Nutr 99, 181–197

6 Psaltopoulou, T, Sergentanis, TN, Panagiotakos, DB et al. (2013) Mediterranean diet, stroke, cognitive impairment, and depression: a meta-analysis. Ann Neurol 74, 580–591.

7 Quirk, SE, Williams, LJ, O’Neil, A et al. (2013) The association between diet quality, dietary patterns and depression in adults: a systematic review. BMC Psychiatry 13, 175

8 Rahe, C, Unrath, M & Berger, K (2014) Dietary patterns and the risk of depression in adults: a systematic review of observational studies. Eur J Nutr 53, 997–1013

9 Li, Y, Lv, MR, Wei, YJ et al. (2017) Dietary patterns and depression risk: a meta-analysis. Psychiatry Res 253, 373–382.

10 Sanchez-Villegas, A, Martinez-Gonzalez, MA, Estruch, R et al. (2013) Mediterranean dietary pattern and depression: the PREDIMED randomized trial. BMC Med 11, 208.

11 O’Neil, A, Quirk, SE, Housden, S et al. (2014) Relationship between diet and mental health in children and adolescents: a systematic review. Am J Public Health 104, e31–e42

12 Muhlig, Y, Antel, J, Focker, M et al. (2016) Are bidirectional associations of obesity and depression already apparent in childhood and adolescence as based on high-quality studies? A systematic review. Obes Rev 17, 235–249.

13 Sparling, TM, Henschke, N, Nesbitt, RC et al. (2017) The role of diet and nutritional supplementation in perinatal depression: a systematic review. Matern Child Nutr 13, e12235.

14 Baskin, R, Hill, B, Jacka, FN et al. (2015) The association between diet quality and mental health during the perinatal period. A systematic review. Appetite 91, 41–47.

L’ensemble du matériel, des articles et des publications figurant sur le site web et les médias sociaux d’ELNA Médical sont présentés à des fins éducatives et informatives uniquement et ne sont pas destinés à remplacer un avis, un diagnostic ou un traitement médical professionnel.

Toutes personnes cherchant des renseignements ou ayant des questions en rapport avec ce contenu devraient s’adresser à leur professionnel de la santé. En cas d’urgence, veuillez appeler le 911.

Les opinions exprimées sont celles de l’auteur.e et ne reflètent pas nécessairement celles de ELNA Médical. Toute mention de noms ou de liens de tiers est faite à des fins de référence et ne constitue pas un parrainage ou une approbation par ELNA Médical.