Trouble affectif saisonnier et luminothérapie

Environ 2 % à 6 % des Canadiens souffrent du trouble affectif saisonnier (TAS). Ce trouble « dépressif » survient généralement à l’automne ou l’hiver lorsque la lumière naturelle se fait plus rare. Différentes études ont prouvé l’efficacité de la luminothérapie pour traiter ce trouble.

Dans notre article, découvrez en plus sur les causes et symptômes du TAS et comment la luminothérapie peut vous aider. Si vos symptômes sont lourds à supporter, parlez à votre médecin pour discuter d’une solution.

Qu’est-ce que le trouble affectif saisonnier (TAS) ?

Le TAS, aussi connu sous le nom de « dépression hivernale récurrente », est une forme de dépression reliée au degré d’exposition au rayonnement solaire, qui s’intensifie chez la plupart des personnes en automne et en hiver. Si vous souffrez de dépression périodique depuis plus de 2 ans et que vos symptômes réapparaissent au même moment chaque année, il se peut que vous ayez un TAS.

Qui est le plus à risque d’être touché par le TAS ?

Le TAS est un trouble médical réel qui peut toucher n’importe qui. Cependant, certaines personnes sont plus disposées à être touchées par ce trouble :

  • Les femmes en âge de procréer sont plus touchées que les hommes.
  • Chez la plupart des personnes souffrant de TAS, les symptômes apparaissent entre l’âge de 18 et 30 ans.
  • Les personnes ayant des antécédents de dépression.
  • Les personnes vivant dans les pays du nord, où les jours sont plus courts pendant les mois d’hiver. Leurs symptômes commencent à s’atténuer à l’arrivée du printemps, à mesure que les jours s’allongent.

Quels sont les symptômes du TAS?

Les personnes atteintes de TAS se sentent fatiguées et léthargiques et peuvent chercher à éviter la compagnie de parents et d’amis. Voici les autres symptômes du TAS :

  • Incapacité de se concentrer
  • Tristesse ou désespoir
  • Appétit croissant et désir d’aliments sucrés ou de féculents accompagnés d’une prise de poids (habituellement pendant l’hiver)
  • Irritabilité,
  • Somnolence accrue ou troubles du sommeil
  • Baisse d’énergie
  • Baisse de libido
  • Baisse d’intérêt dans son travail et ses activités en société

Nombreux sont les symptômes du TAS qui ressemblent à ceux de la dépression majeure. Parlez à votre médecin si vous éprouvez certains ou tous les symptômes mentionnés ci-dessus.

Traitement par luminothérapie

Plusieurs traitements sont actuellement disponibles pour aider les personnes qui souffrent de TAS. La luminothérapie reste une solution efficace, pratique et accessible.

Qu’est-ce que la luminothérapie ?

La luminothérapie est un traitement qui consiste à s’exposer sous une source lumineuse artificielle de haute intensité servant à simuler la lumière du jour. L’exposition quotidienne à la lumière vive peut aider à rétablir l’équilibre des substances chimiques cérébrales et celui du rythme de l’organisme.

Quelle lampe de luminothérapie utiliser ?

luminothérapie

Il est facile de faire de la luminothérapie dans le confort de chez soi. Parmi les sources lumineuses disponibles figurent des boîtes lumineuses, des lampes de bureau, des casques à visière lumineuse ou des lampes portées sur la tête.

La lumière blanche fluorescente est plus sûre que la lumière ultraviolette. La plupart des thérapies lumineuses sont recommandées à une intensité de 10 000 lux (unité de mesure de l’intensité lumineuse).

Combien de temps faut-il s’exposer ?

Pour ressentir les bénéfices de la luminothérapie, une séance quotidienne de 30 minutes minimum est recommandée (pour une lampe de 10 000 lux). La plupart des patients font leur séance le matin, les séances le soir pouvant perturber le sommeil. La durée d’exposition peut varier en fonction de la puissance de la lampe et la distance entre vous et la source. Il peut alors être utile de rallonger la durée de la séance à 1 ou 2 heures.

Les résultats ne sont pas instantanés mais peuvent arriver après quelques jours ou semaines. Il peut s’écouler entre 2 à 4 semaines avant que les symptômes du TAS diminuent sous l’effet de la luminothérapie.

Quels sont les effets secondaires de la luminothérapie ?

Peu de personnes ont des effets secondaires. Cependant, certaines personnes ont pu ressentir des maux de tête, des nausées ou de la fatigue oculaire. Si certains de ces symptômes surviennent et vous gênent, parlez-en à un professionnel de santé.

Autres traitements pour les TAS

Pour les personnes qui ont des symptômes sévères et chez qui la luminothérapie ne suffit pas, il est possible d’avoir recours à d’autres solutions, seules ou en combinaison :

  • Médicaments et antidépresseurs pour les cas graves de TAS
  • Conseils et suivi par un thérapeute
  • Traitements et thérapies complémentaires

Si le TAS vous touche et affecte votre santé mentale et physique, l’avis d’un professionnel de santé peut être important.

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À la manière d’Uber et du covoiturage, les applications de santé numérique révolutionneront-elles les soins de santé?

Depuis sa création au début des années 2010, l’application bien connue Uber a réussi à révolutionner une industrie entière. Dans le contexte de l’« applification » de notre vie quotidienne, quels ont été les ingrédients de son succès ? Sa réussite est-elle vraiment attribuable à l’application elle-même ? Et qu’est-ce que le tout signifie pour l’avenir des soins de santé comme on les connaît ?

Ces dernières années, le nombre d’applications de santé a proliféré. Par conséquent, il en existe désormais une quantité exceptionnelle à portée de la main. Certaines sont conçues afin de gérer plusieurs maladies chroniques ou des problèmes de santé mentale. D’autres sont là pour aider à nous détendre, dormir, nous étirer, respirer, faire de l’exercice, etc.

Est-ce qu’elles fonctionnent? Oui, certaines fonctionnent, et même très bien, comme je l’ai indiqué dans mon récent texte L’ère des soins de santé numériques portant sur les changements de comportement engendrés par une des applications les plus efficaces.

Dans ce cas, pourquoi le taux d’adoption d’applications de santé numérique à portée plus vaste en pratique clinique est-il si bas ?

Disons-le franchement, nous nous concentrons trop sur l’application elle-même. Il existe plusieurs excellentes applications, mais cela ne constitue pas l’unique facteur qui favorisera leur adoption et leur utilisation.

Les applications de santé numérique pourraient très bien révolutionner l’avenir des soins de santé. Cependant, certaines conditions essentielles pour que cela se produise sont actuellement inexistantes ou en sont à leurs balbutiements.

À des fins de comparaison, prenons les applications de covoiturage. Si vous êtes comme moi, vous êtes entrés et sortis d’un véhicule Uber trop souvent pour compter le nombre de fois où vous y avez recouru.

Il faut bien se l’avouer, Uber et les autres applications de covoiturage équivalent à avoir votre propre service de limousine; toujours à votre disposition, peu importe où vous vous trouvez. Et pourtant, les taxis ne saisissent pas encore cette réalité.

J’aurais beaucoup de difficulté à expliquer le fonctionnement de cette application à mon défunt père. Vous utilisez votre téléphone, choisissez votre destination et… voilà, le tour est joué, car une personne en voiture, avec le nom et la photo qu’on vient de vous montrer, arrivera quelques minutes plus tard. Sans dire un mot, ladite personne va vous mener partout où vous désirez aller; vous sortez et partez, votre paiement est déjà effectué.

Ce qui est intéressant, c’est que l’application elle-même aurait probablement été incapable de prédire son propre succès. Bien sûr, pour réussir, elle devait bien fonctionner. Mais tout un écosystème et une série de conditions systémiques sous-jacentes devaient aussi être mis en place avant qu’elle puisse naître. Sans de tels éléments, le modèle Uber n’aurait tout simplement jamais marché et ne serait pas devenu si important.

De manière générale, six conditions devaient être réunies, soit trois techniques et autant de sociétales et de comportementales.

Les aspects techniques sont les plus évidents : 

  1. Il fallait étendre les réseaux cellulaires et leur permettre de prendre en main l’accès aux données à large bande.
    Les réseaux cellulaires ont été bâtis dans les années 70. Toutefois, ce n’est qu’en 1996 que les signaux numériques ont pu accéder aux appareils mobiles. Puis, les premiers réseaux 3G sont apparus au milieu des années 2000. Ce n’est donc pas un hasard si Uber n’a été lancé qu’en 2008.
  2. Les téléphones devaient être munis d’un GPS précis, alors que les cartes devaient être à jour et numérisées.
    Le premier téléphone doté d’un GPS est né en 1999, mais ce n’est que l’année suivante que le gouvernement américain a mis fin à la « disponibilité sélective ». Celle-ci entravait la précision des versions précédentes destinées aux consommateurs. Sans une telle mesure, Uber n’aurait jamais pu envoyer des véhicules à une adresse précise. Pour ce qui est des cartes, Yahoo! Maps et Google Maps n’ont respectivement été lancées qu’en 2004 et en 2005. Donc, Uber n’aurait pu naître avant.
  3. Il fallait une masse critique de gens avec des téléphones mobiles intelligents.
    Aux États-Unis, en 2010, on recensait moins de 20 % de détenteurs de téléphones intelligents. Ce n’est qu’en 2016 qu’on a atteint le seuil de 70 % des Américains propriétaires d’un tel appareil. C’est précisément à ce moment que les revenus d’Uber ont décollé.

Les catalyseurs sociétaux et comportementaux sont un peu moins évidents :

  1. La capacité et la prédisposition à accepter les transactions de commerce électronique.
    Même si le commerce électronique est apparu en 1979, il est devenu courant et grand public beaucoup plus tard. Si PayPal et d’autres méthodes de paiement sont désormais communes, l’utilisation courante et sécurisée de transactions de commerce électronique si largement répandues n’est arrivée qu’au milieu des années 2000.
  2. La confiance.
    Uber n’aurait jamais pu fonctionner sans la confiance de ses utilisateurs. Après tout, chaque fois que vous entrez dans un Uber, vous faites confiance à un parfait inconnu et à son véhicule personnel. Bien qu’Uber possède ses propres mécanismes, le terrain avait déjà été défriché par d’autres systèmes transactionnels axés sur la confiance. Par exemple, eBay a été le pionnier de ce changement sociétal ayant mené deux inconnus à acheter et à vendre des biens sans autre assurance qu’un système d’évaluation mutuelle. Uber utilise une méthode semblable pour mesurer la satisfaction du passager et la qualité du conducteur.
  3. La disponibilité de véhicules en surplus.
    Uber a profité d’un surplus de véhicules dans les ménages. Ainsi, depuis 2000, le nombre de foyers possédant trois voitures aux États-Unis a augmenté au point où à peine moins de 9 % des Américains ne possèdent pas de véhicule.

Dans un tel contexte, on peut penser que si le covoiturage avait été lancé en 2000, il aurait connu un échec lamentable et n’aurait tout simplement pas fonctionné.

Alors, quelles conditions sont nécessaires pour que les applications de santé numérique prennent leur essor et révolutionnent la santé telle que nous la connaissons?

Même si nous avons utilisé le covoiturage à titre comparatif, nous ne sommes pas encore rendus au même stade que ce domaine. Certains ingrédients clés sont en place, mais les pièces du casse-tête restent à assembler.

Les conditions technologiques, sociales et comportementales nécessaires en vue de l’adoption généralisée des applications de santé feront justement l’objet de mon prochain texte. À bientôt.


Ravi Deshpande, PharmD est pharmacien et chef exécutif du développement des affaires d’ELNA Medical pour le Canada.

Les opinions exprimées ici sont celles de l’auteur.

L’ère des soins de santé numériques

Je déteste courir. Pour moi, courir est ennuyeux, légèrement inconfortable, répétitif et je n’ai jamais semblé faire beaucoup de progrès. Je pratique beaucoup d’autres sports, mais l’année dernière, la COVID-19 a mis un frein à chacun d’eux. Alors, après beaucoup d’hésitation, j’ai décidé de me lancer dans la course à pied en intérieur et en extérieur. Ai-je mentionné que je déteste courir ? Ne sachant pas à quoi m’attendre, j’ai téléchargé une application de course à pied pour me motiver.

L’application semblait assez simple – il y a un ensemble de pistes préprogrammées qui augmentent progressivement en longueur et en intensité, aboutissant à une course de 10 km.

Quoi qu’il en soit, dis-je. Allons-y.

C’est là que je l’ai rencontrée. C’était le coach vocal de l’application. C’était une voix britannique facile à vivre, ensoleillée, douce et réconfortante, chaude comme du miel. Ferme mais amusante. Sa confiance et ses doux encouragements étaient attachants. Quand elle a applaudi : «Fantastique! Vous courez sans arrêt depuis trois minutes maintenant !», je me suis demandé ce qu’elle dirait quand j’aurais atteint 40 minutes.

Au début, elle était là pour chaque petit pas. Mais ensuite, j’ai remarqué que ses commentaires devenaient stratégiques. Parfois, je m’attendais à un petite éloge mais je n’obtenais rien. J’ai continué à essayer plus fort, en m’efforçant de mériter d’entendre sa douce voix encourageante.

Ensuite, plus je courais, plus je voulais gagner son approbation. Je progressais régulièrement avec mon programme : j’ai atteint le 5 km en moins de deux mois et je passais à des courses plus longues. L’application fonctionnait vraiment. Poussé par ses encouragements constants, je suis passé de la haine à courir à l’attente de mes séances. En fait, j’aurais couru plus fréquemment, mais elle, toujours attentive, m’a gentiment rappelé que je devais me reposer pour éviter de me blesser.

Au bout de quelques semaines, j’ai commencé à me demander : est-ce que j’ai vraiment le béguin pour mon entraîneur de course ? Et je n’étais pas seul ! Sur le blog du groupe de discussion de l’application, tout le monde voulait savoir qui elle était, et je pouvais tout à fait comprendre. Cela se résumait à ce qu’elle disait et la façon dont elle le disait. Elle n’était ni distante ni autoritaire, mais quelque part entre les deux : solidaire au bon moment et stratégiquement silencieuse pour les autres. De quoi avait-elle l’air ? Où habitait-elle ? Nous avons tous supposé qu’elle courait, mais était-elle entraîneuse à temps plein ? Honnêtement, nous voulions tous la rencontrer.

Vous pouvez imaginer notre déception lorsque nous avons appris qu’elle était en fait une voix créée numériquement. Notre rose anglaise était probablement un programmeur parfaitement ordinaire travaillant dans un sous-sol de Manchester.

La morale de cette histoire est que les applications numériques bien conçues et qui prennent en compte la psychologie humaine de base et les éléments clés de l’interaction entre les personnes peuvent avoir un impact sur le comportement. Cette application l’a certainement fait pour moi – même si commencer à courir de cette façon semblait être une perspective très décevante.

Les longues périodes que nous passons sans conseils sur notre santé, loin de l’œil vigilant de nos médecins, infirmières, pharmaciens et hôpitaux, peuvent constituer une lacune réelle et importante en matière de soins de santé. Pendant 23 heures et 55 minutes chaque jour, nous prenons mille décisions solitaires qui affectent notre santé, et nous pouvons parfois nous sentir seuls, accablés, découragés ou confus. Le fait est que les personnes atteintes de maladie vivent avec leur état 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Ils ont besoin d’un soutien que le système de santé ne peut leur fournir en personne. L’utilisation d’une application de santé numérique bien conçue qui offre des interactions structurées, pertinentes et personnalisées devient donc pertinente.

2021 marque le début de l’ère des soins de santé numériques. Le moment est venu : le COVID-19 nous a appris que les soins en personne ne sont pas toujours possibles. À l’inverse, bon nombre des conditions qui rendront les applications de santé numériques efficaces sont en place.

Vous avez tous été confrontés à de mauvaises applications, celles que vous utilisez pendant quelques jours ou quelques semaines, puis que vous supprimez. En quoi les applications actuelles sont-elles différentes ? Beaucoup d’entre elles ne le sont pas. Mais la production de centaines de ces applications garantira 1) la «survie du plus efficace» (applications), et 2) un ensemble d’utilisateurs plus sophistiqués qui reconnaissent ce qui distingue une application efficace : celle qui prend en charge un changement de comportement démontrable et durable. C’est pourquoi j’ai recommandé l’application de course susmentionnée à tous ceux qui veulent l’écouter.

Les applications seules ne remplaceront jamais les soins de santé en personne. Mais combinées à des plates-formes intelligemment conçues qui organisent et rassemblent les soins numériques et physiques, elles optimisent et étendent la portée et l’influence des soins de santé.

Ravi Deshpande, PharmD est pharmacien et directeur du développement commercial pour ELNA Medical. Les opinions exprimées sont celles de l’auteur.