Un programme de formation clinique chez ELNA Pédiatrie (anciennement Tiny Tots) à Montréal permet aux futurs étudiants en médecine d’acquérir des compétences essentielles pour une carrière dans la santé

L’empathie et l’efficacité représentent des ingrédients clés pour une médecine de qualité axée sur le patient. Dans un cabinet médical fonctionnel, les patients se sentent écoutés et ils reçoivent vite les réponses dont ils ont besoin. Quant aux médecins, ils peuvent accueillir l’entièreté de leurs patients sans se sentir bousculés ou épuisés. Et ils ont le temps de consulter dans les cas qui posent des défis et où leur expertise est la plus utile.

Le Dr Benjamin Burko, chef de l’innovation d’Elna Pédiatrie Tiny Tots, a créé le Programme d’aides-infirmiers au début de sa carrière en pédiatrie en 1993. Son but était d’accroître l’efficacité de sa pratique clinique, tout en procurant aux futurs étudiants en médecine une longueur d’avance dans leur carrière en leur offrant une occasion de travailler tôt auprès de médecins en première ligne des soins de santé.

«  Une partie de mon mantra a toujours été d’être plus efficace et de donner une qualité de soins supérieure », indique le Dr Burko, pionnier dans l’utilisation de la technologie afin d’améliorer l’expérience de ses patients. De 1997 à 2020, celui-ci a été directeur médical et directeur de la pratique d’Elna Pédiatrie Tiny Tots, plus grand établissement pédiatrique non hospitalier au Canada.

Pont entre le patient et le médecin

Des étudiants en sciences de la santé fortement motivés et souhaitant poursuivre une carrière dans la santé postulent afin de participer au Programme d’aides-infirmiers. Ces futurs professionnels y suivent un stage stimulant dans lequel ils sont rigoureusement formés par des médecins et des gestionnaires pour effectuer des tâches cruciales et contribuer ainsi au bon fonctionnement de la clinique.

Désignés « aides-infirmiers », ils ont comme rôle principal d’alléger la charge de travail du médecin en réalisant les tâches suivantes :

  • Être le premier contact avec les patients, les accueillir et préparer la salle.
  • Poser aux parents une série de questions basées sur la raison de la visite, avant l’arrivée du médecin.
  • Prendre des mesures précises et relever des indicateurs clés (taille, poids, périmètre crânien, signes vitaux).
  • Documenter l’historique du patient, mettre à jour le dossier médical et le carnet de vaccination du patient.
  • Participer à la formation des autres aides-infirmiers.

« Les aides-infirmiers permettent aux médecins de voir et de passer plus de temps avec davantage de patients chaque jour. Cela améliore l’accès de ceux-ci à des soins de qualité », expliquent Francis Nterere Butoke, Sarah Vanwambeke et Emily How, Responsables des aides-infirmiers. Ils témoignent ainsi de la manière dont les aides-infirmiers améliorent les pratiques médicales à la fois pour les patients et les médecins.

Quand sa clinique est passée de 12 à au-delà de 60 médecins, le Dr Burko a pu se concentrer sur les domaines où il était le plus utile. « J’ai alors consacré beaucoup plus de temps à la partie éducative, celle où je pouvais parler au patient et m’assurer de vraiment comprendre ses questions et de bien y répondre. »

Progressivement, son rôle s’est transformé de médecin de première ligne à pédiatre consultant. Cela lui a permis de faire valoir son expertise dans des cas complexes, non seulement à l’interne, mais auprès de plus de 1000 médecins au Québec. « De grande qualité et efficace, notre Programme a aidé à prévenir l’épuisement professionnel. »

Former pour transmettre l’art de l’écoute

Aux deux cliniques d’ELNA Pédiatrie (Dollard-des-Ormeaux et Carré Décarie), les Responsables des aides-infirmiers s’occupent des embauches, de la formation et de la supervision dans un souci de qualité. Les aides-infirmiers profitent ainsi de plusieurs semaines de formation et de supervision en mode emploi. De plus, avant de pouvoir s’entretenir un à un avec un patient, ils doivent réussir un examen théorique.

« Écouter un patient et en extraire l’information pertinente constitue un art, juge le Dr Burko. Nous avons donc mis sur pied un programme de formation pour nous assurer que les aides-infirmiers enregistrent cette information avec précision. »

Ces derniers représentent la première ligne entre le patient et le médecin, lequel valide l’information lors de la consultation. « Il s’agit vraiment d’un processus sans risque, explique le Dr Burko. Tout est doublement vérifié, car si ce n’était pas le cas, le processus serait négligent et non professionnel. »

Une longueur d’avance pour les études en médecine

En vertu de leur travail avec différents médecins dans une multitude de cas, les aides-infirmiers développent les compétences requises de tout professionnel de santé. Il s’agit d’un atout inestimable dans leur préparation pour la faculté de médecine.

« Au terme d’un an, ils ont réalisé cinq fois plus d’entretiens avec des patients que n’importe quel étudiant en médecine, dit le Dr Burko. Les plus curieux d’un point de vue clinique posent plusieurs questions et commencent à perfectionner leurs compétences en pensant à la manière d’un médecin avant même leur entrée à la faculté de médecine. »

Pour lui, une telle expérience clinique peut même accroître les chances d’admission dans une faculté de médecine. « La forte quantité de nos aides-infirmiers acceptés dans des écoles de médecine ou de formation d’infirmières est très révélatrice de la valorisation de leur expérience par ces programmes. Le niveau de risque est nettement plus faible chez quelqu’un admis dans une école de médecine et ayant profité à fond son année passée dans un programme clinique avec des patients. »

La plupart des aides-infirmiers travaillent ensuite dans le domaine de la santé comme médecins, infirmières, dentistes, physiothérapeutes, ergothérapeutes ou encore dans la santé publique. En revanche, certains découvrent qu’une carrière en médecine n’est pas pour eux.

« Être aide-infirmier n’est pas facile. Cela peut s’avérer exigeant pour votre bien-être mental, reconnaît Francis Nterere Butoke. Cette fonction nécessite un niveau élevé d’empathie et de professionnalisme. » « Un bon aide-infirmier prend des initiatives, a l’esprit critique et le sens du détail. Il est organisé, fiable lors des situations stressantes et démontre un esprit d’équipe », résume pour sa part Emily How.

« En bout de piste, je dois pouvoir les imaginer en tant que médecins, conclut Dr Burko. Si je n’y parviens pas, je ne peux pas les embaucher. »

Si vous souhaitez participer au programme d’aides-infirmiers, veuillez envoyer votre CV à pamanager@clubtinytots.ca et tinytotspa@gmail.com.